Bernard Moninot. Chambre d'écho

Ecoutez Bernard Moninot

Bernard MONINOT (1949, Le Fay)

Face à face sont disposés deux dispositifs séparés de quelques mètres. D’un côté une cabane ressemblant au mécanisme d’un remonte-pente abrite le « lustre sonore » suspendu, de l’autre côté est tendu le « rideau de patience », un large écran transparent sur lequel est peint en blanc l’image d’un glacier au flanc d’une montagne. Le « rideau de patience » est un élément de la scène dans les théâtres pour cacher les objets en coulisse attendant d’entrer en scène (ici la machinerie est visible en transparence).

Un seul élément est mis en mouvement dans l’œuvre : un cylindre réalisé en corde de piano, fait tourner aléatoirement sur elle-même une phrase de René Char « LES YEUX SEULS SONT ENCORE CAPABLES DE POUSSER UN CRI », écrite pendant la résistance dans la circonstance dramatique de l’assassinat, sous ses yeux, du poète Roger Bernard. Cette phrase dont les mots sont découpés dans du miroir est répercutée en reflets infinis par la lumière. C’est la clef principale de l’œuvre qui met en tension tout le dispositif. L’écho visuel de cette phrase produit ce paradoxe, le cri est un effet de la vision. (extrait catalogue Chambre d’écho, château de Sucy, 2019 – Bernard Moninot)

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