Joan Miró, La Meneuse de lune, lithographie originale, 1975

5 lithographies de 1975 publiées par Maeght

Joan Miró exécutera près de 1800 lithographies ou gravures originales chez Maeght. Miró compose sa partition, invente son alphabet, émiette ses signes sur la page blanche de son écriture proche des graffiti. Tout est libre, libéré, aéré, pénétré d’une lumière intérieure. Il célèbre les noces de toutes les techniques. Jamais rien de trop, ni de gratuit. La création va à l’essentiel. Miró crée son propre langage. Points, traits, griffures, graffiti, écritures, ses figures anthropomorphiques, mystérieuses, nagent ou volent dans un territoire infini, nourries d’étincelles. Puissance des noirs, couleurs émerveillées… Et toujours, le papier défend sa blancheur. Miró, c’est avant tout le dessin. Son énergie jaillit sur la feuille. On sent qu’il crée dans la rigueur. Il joue d’outils discordants, de graphismes contrastés.

Joan Miró (1893-1983)

Lithographie: (du grec lithos : pierre.) : Pour ce procédé l’artiste doit travailler à l’envers. Procédé inventé à la fin du XVIIIe siècle par Senefelder ; la lithographie est un procédé à plat partant du principe de la répulsion de l’eau pour le gras et du gras pour l’eau. L’artiste dessine sur une pierre calcaire avec un crayon gras lithographique ou de l’encre grasse. L’encre grasse pénètre dans les pores de la pierre. Après un traitement chimique pour stabiliser ce gras, la pierre est humidifiée, l’eau rentrant dans les parties vierges et ne pénétrant pas dans les parties recouvertes par le gras. Avec un rouleau encreur chargé d’encre grasse, la pierre est encrée et seules les parties grasses acceptent l’encre du rouleau alors que les pores des parties vierges étant remplis d’eau refusent l’encre grasse. Il faut une pierre par couleur, certains artistes comme Marc Chagall ont réalisés des lithographies en 18 couleurs, en revanche Pierre Bonnard, qui aimait utiliser ce procédé, expliquait qu’une lithographie réussie ne devait pas avoir plus de 4 couleurs. Le tirage sur la pierre est limité par l’usure des parties les plus fines et délicates, c’est pour cette raison que certaines lithographies sont tirées à 25, 50 ou 75 exemplaires. Le tirage est arrêté dès que les parties les plus fines disparaissent. La pierre une fois imprimée est poncée pour effacer l’encre qui est entrée dans les pores. La pierre peut, après ponçage, être réutilisée. Une pierre est lourde à manipuler. Pour réaliser des lithographies de 120 x 160 cm il faut une pierre d’environ 600 kg.

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